La bourse va monter en 2024 (normalement)

 

Vous avez sans doute eu mieux à faire ces trois derniers jours que de compulser l’actualité financière. Ça tombe bien parce que moi aussi. Mais contrairement à vous, j’ai été forcé de me lever très tôt pour me remettre dans le bain. Je vous livre le contenu de mes pérégrinations nocturnes en trois phases : le bilan 2023, les prévisions exclusives, mathématiques et irréfutables pour 2024, avant de terminer sur les actualités générales du weekend. Attention si vous avez encore l’esprit embrumé, il y a pas mal de chiffres aujourd’hui.

2023 s’annonçait comme une année boursière compliquée par les taux d’intérêts élevés et la flambée du prix des matières premières agricoles et énergétiques. Résultat des courses, 53,7% de hausse pour le Nasdaq (le Nasdaq 100, pas le Nasdaq Composite, qui n’a gagné « que » 43%, ce gros nul), -10% pour le pétrole et -17% pour les matières premières agricoles. Moralité ? Les choses probables ont de bonnes chances d’arriver sauf si elles ne se produisent pas. Cette philosophie m’a été inculquée par un vieux moine bouddhiste lors d’une retraite méditative à Katmandou. A moins que ce soit par le Gros René à 23h30 au comptoir d’un PMU après 17 Ricard®.  
La grosse « perf » de la bourse américaine en 2023 s’est appuyée sur les « sept magnifiques », soit AppleMicrosoftAlphabetAmazonNvidiaMeta Platforms et Tesla, qui ont gagné entre 50 et 240%. Ils ont aussi irrigué l’indice généraliste S&P500 dont ils ont représenté les deux-tiers de la hausse de 24%, rien que ça. D’ailleurs 72% des actions du S&P500 ont fait moins bien que l’indice, ce qui constitue a priori un record. Exprimé autrement, cela signifie qu’une part minoritaire de valeurs a tiré l’indice vers le haut, dont les sept magnifiques, évidemment. On notera qu’en fin d’année, les autres entreprises américaines se sont réveillées pour apporter leur écot, ce qui a un peu rassuré les gérants sur la démocratisation de la hausse. Les sept magnifiques (promis, après j’arrête d’en parler) affichent un PER moyen de 33,6 fois, alors que le S&P500 est à 20 fois. Les investisseurs se fichent des multiples tant que les premiers resteront les premiers.
Suite du bilan avec le marché japonais, qui figure parmi les bonnes surprises de l’année avec 28% de hausse pour le Nikkei 225. C’est bien mieux que le Stoxx Europe 600, crédité d’un +11,3% et même que le CAC40 (+14,75%). Et a fortiori que les marchés chinois, qui ont perdu 10% aussi bien à Hong Kong que du côté des grandes entreprises cotées en Chine continentale.
Pour être complet, il me faut ajouter les variations de plusieurs autres actifs. A la hausse, l’or a gagné 13% l’année dernière, pendant que les obligations reprenaient quelque 5% après leur traversée du désert. Mention spéciale au bitcoin (+155%), réveillé par la spéculation sur l’arrivée d’un premier ETF. A la baisse, le pétrole a cédé 10% en 2023, pendant que le dollar reculait de 2%, première année de baisse depuis 2020.
Quel est donc le programme pour 2024 ? Réutilisons la théorie des probabilités du Gros René en la croisant avec des statistiques tout à fait sérieuses produites par des gens mieux habillés que nous. Je vous propose trois données d’entrée divinatoires par ordre croissant de certitude. Accrochez-vous parce que la première est un peu technique. Depuis l’après-guerre (celle de 1939-1945), le S&P500 a toujours progressé pendant deux années consécutives quand il avait perdu plus de 10% au cours d’une année puis rebondi de plus de 10% la suivante. En gros, comme il a perdu 19% en 2022 puis repris 24% en 2023, il devrait progresser cette année. Ça s’est produit six fois en 73 ans avec une moyenne de hausse de 11,7%.
Deuxième statistique de poids, si le S&P500 venait à toucher un nouveau record (il a échoué à quelques points en décembre), il devrait être encore plus haut dans un an. Un bureau d’études a en effet déterminé que 13 fois sur 14 en pareille situation depuis 1928, l’indice était en moyenne 14% plus haut un an après. La hausse appelle la hausse, en somme.
Enfin, dernière donnée à considérer, le S&P500 a toujours progressé quand un président américain sortant cherchait à être réélu, quelle que soit son étiquette. Ou son âge d’ailleurs. La situation s’est présentée 14 fois dans l’histoire et a abouti à 14 hausses, et pas des progressions de nabot : 15,5% en moyenne. Voilà, vous savez maintenant que les marchés américains vont monter, ce qui laisse une bonne chance aux autres de suivre la locomotive. Sauf si vous êtes dans le camp du Gros René, ce qui vous rend moins affirmatif.

Le 02 janvier 2024 à 09:05

Zonebource.com  Par Anthony Bondain